Vivrais-je ?
Une immense question, sur une photo retrouvée.
En quelle année ? Fin des années 70, avec son Peugeot 104 et sa Mobylette bleue, c’était il y a si longtemps, au siècle dernier, .
Le photographe qui cherche à ne pas apparaître dans ses images est coincé. Allez vivez, je ne suis pas là, faites comme si je n’étais pas là, personne n’a rien vu.
Le regardeur regardé.
Que pense le regardé ? Que voit il ? Une photo, pour qui pour quoi ? Quelle image vas tu donner de moi, toi qui ne fait que passer, petit rigolo, que sais tu de moi, de mes douleurs. Ma solitude, le mal de dos qui me ronge, mes amours, les grandes choses ou les petites qui me traversent, le chant de mes lendemains.
Les yeux dans les yeux, souvent le sentiment d’être illégitime. De quel droit être là, à faire des images, dans l’odeur d’huile chaude et la saturation des bruits ?
Tricher, se dépêcher d’aller plus loin et passer à autre chose.
Quelques fois, cela devient un jeu. les regardés se prêtent à la photographie,
(font-ils confiance ?), comme on laisse le soleil caresser son visage.
Vivrais je ? Oui sans doute, comme en accompagnant Jan montrant son jardin dont il est si fier, partageant quelques instants son bonheur au milieu des fleurs, dans son coron,
Est ce cela la vie du photographe que de frôler la vie des autres?
Trop souvent, on ne fait que passer, les photos ne sont pas forcément bonnes et le trop d’images bouche la vue. Et avec qui changerions nous de vie ?
Vivrions-nous ? (Ça fait trublion, ou tortillon, ou couillon, ou peut être papillon).
Vivrions-nous sans essayer d’arrêter les crimes et les violences du monde ?
Vivrions nous sans laisser chanter la lumière ?
Oui, la photographie est souvent une caresse de la lumière sur soi ou sur le monde.
Les yeux dans les yeux, une façon de vivre ensemble,
D’autres sociétés nous demandent de baisser les yeux quand les regards se croisent,
ici, c’est les yeux dans les yeux, encore faut il n’être pas dans le métro et regarder son prochain ou sa prochaine !
Reste la magie des regards qui se croisent, quelques fois, comme une caresse.
Me reviennent les mots de Nâzim Hikmet,
Vivre comme un arbre, seul et libre. Vivre en frères comme les arbres de la forêt.
Et
n’oubliez pas de venir visiter l’atelier de Catherine, Catherine Rauscher, qui partage ma vie,
dans le nouvel atelier qu’elle vient d’investir, 20 rue de Tourtille, à Belleville, juste à côté de l’ancien,
Les 15, 16, 17,18 mai prochain, à l’occasion des journées portes ouvertes des ateliers d’artistes de Belleville.
Elle y poursuit son travail obstiné qui interroge notre monde et ses douleurs.
KANDEL Nicole
Mai 8, 2025 at 17 h 45 min
Un regard plein d’humanité. J’aime
Gustavo Bocaz
Mai 8, 2025 at 19 h 24 min
Je viendrai avec plaisir ! merci pour l’invitation André.
Gustavo
Paul CASSAR
Mai 8, 2025 at 20 h 49 min
Encore une fois de plus, mille mercis André (je pense aussi à tes posts sur le martyr palestinien).
Catherine Gégout
Mai 8, 2025 at 21 h 08 min
Merci André, tes textes sont aussi émouvants que tes images
jean-paul bachollet
Mai 9, 2025 at 3 h 06 min
faut voir !
Patrick Legrand
Mai 9, 2025 at 3 h 29 min
La profondeur en passant, l’air de rien ? C’est ça, l’amour… Merci André.
Patrick
Mai 9, 2025 at 5 h 27 min
Merci André, tes photos et tes textes sont très puissants. Surtout l’Usine Alsthom à Saint-Ouen, 1986 me frappe énormément. Amitié
Philippe Rauscher
Mai 9, 2025 at 8 h 29 min
Merci André pour ce partage émouvant et la beauté des mots qui accompagnent tes photos. Affection à tous les deux.
Valérie Boukobza Rodriguez
Mai 9, 2025 at 9 h 03 min
Sublimes images .. Merci
Corinne
Mai 9, 2025 at 9 h 27 min
Merci André pour ces mots et ces images.
Eric LARRAYADIEU
Mai 9, 2025 at 10 h 06 min
Merci, André, de continuer sans relâche à faire vivre tes images et partager tes réflexions amitiés.
Mirella Rosner
Mai 9, 2025 at 11 h 05 min
Merci pour tout bel André !
Mijoin Bielka
Mai 9, 2025 at 12 h 22 min
Ami poète bonjour. Ton regard de photographe accompagne la profondeur de ton âme. C’est bon de te lire et de voir par tes yeux les regards que tu croisas. Douloureuse humanité que de vivre…